En général, par rapport à d'autres fibres naturelles- coton, lin - le
Landy Malgache coûte plus chère et rivalise avec le cachemire,ou encore le poil du lapin. Mais en plus, le ver à soie est un animal extèmement fragile, très sensible à la pollution par conséquent son élevage nécessite beaucoup d'attention et de suivi du point de vue hygiène et alimentation. Il a besoin d'un environnement très sain, sans humidité excessive, sans odeur nocive, sans parasites (fourmis, puces ou mouches sont ses ennemies), une bonne aération et aucune pollution sonore!
Un éleveur de vers à soie doit consacrer les 90% de son temps pour ne pas dire 100% à cette activité- la sériciculture,- ce qui n'est pas du tout le cas à Madagascar et c'est ce qui explique le prix élevé des cocons car, par manque de suivi dans l'élevage, l'offre est largement inférieure à la demande sur le marché: effectivement rares sont ceux qui arrivent à produire des cocons de bonne qualité: beaucoup sont obligés d'abandonner en cours d'élevage du fait que les vers attrapent la maladie par manque d'hygiène, parfois même de nourriture (manque de feuilles de mûrier) et meurent parfois juste avant de faire leur cocons, c'est à dire juste après que le sériciculteur ait mis toute son économie dans la nourriture de son élevage pour aboutir à un résultat nul, car il a tout perdu!
Ainsi pour la plupart ce n'est encore qu'une activité d'appoint, car l'élevage est incertain, les risques de perte sont lourds et onéreux.
Une autre raison qui explique la chéreté du
Landy Malgache est due au fait que le produit lui même demande pas mal de temps pour sa confection. C'est un produit fait
artisanalement, depuis le fil jusqu'au tissage, en passant par la teinture et enfin la finition.
A mon avis pour que le
Landy Malgache prospère tout en gardant son originalité, il faudra prendre l'élevage du ver à soie au sérieux et lui consacrer toute son attention jusqu'à ce qu'il fasse son cocon et comme tout bon travail mérite un bon résultat. La satisfaction et la joie est au bout. C'est ce que nous
Kololandy de Madagascar nous éprouvons avec les paysans que nous encadrons, malgré les intempéries qui nous surprennent tout au long de l'année.